La haine a frappé,
Pourquoi suis-je déboussolé ? Pourquoi suis-je autant touché ? Je ne connaissais pas personnellement les personnes tués. Et bien que j’appréciais leur travail, je n’étais pas abonné à Charlie Hebdo.
Alors pourquoi suis-je atterré, perturbé à ce point ?
Je crois que pour moi la principale raison, est que je suis touché dans mes croyances. Je suis touché dans ma vision du monde.
Je crois que nous vivons une époque formidable, une révolution de l’humanité jamais connue, et que nous nous en rendons même pas compte. Je crois aussi que nous vivons au pays des bisounours, il nous suffit juste de choisir lequel des bisounours nous voulons être…
Oui, seulement voila, face à une kalachnikov un bisounours ne fait pas le poids.
Au delà des armes, au delà des morts, ce qui a frappé c’est la haine. Et face à la haine un bisounours fait le poids.
Mais c’est là que cela deviens difficile car si je sais que jamais je ne prendrais de kalachnikov, je peux saisir la haine et ainsi employer cette même arme : la haine.
Dans ma révolte, la haine peut s’immiscer en moi. Dans mon désir de liberté la haine peu prendre le dessus. Cette haine qui m’a frappé, me fait douter. Est-ce que l’amour peux tout ?
L’amour la seule réponse possible
Je crois que c’est un choix. Et aujourd’hui ma petite voix me repose la question : désirs-tu continuer ce choix ?
– Regarde comme la paix est difficile, vois il faut détruire, anéantir, annihilé cet ennemi.
– Prend les armes, bats toi !
– Tu es aveugle : le monde est violent, soit violent…
Face à cette petite voix je désirs conserver mon choix, et réaffirmer que je désirs être un bisounours dans un monde parfait qui en a besoin.
(Dans le monde des bisounours tout ne va pas bien. La haine, la violence est bien présent sur la terre des bisounours, seulement les outils qu’emploie les bisounours sont l’amour, la joie, la paix, la bienveillance…)
Alors pour ma part,
– plus que jamais je crois en l’amour,
– plus que jamais je crois en la paix,
– plus que jamais je crois en l’écoute,
– plus que jamais je crois en la bienveillance,
– plus que jamais je crois en l’affirmation de moi-même et de mes valeurs.
– plus que jamais je crois en leur transmission.
Charlie Hebdo a une arme : l’humour, et a une âme : la paix.
Que puis-je faire ?
Face à cette tragédie, que puis-je faire ?
Déjà ce que je viens de faire là. De répondre à la question : en quoi moi je suis touché, et quelle est ma réponse ?
Est-ce du concret ? Est-ce que cela à un intérêt ?
Pour moi oui, car connaissant mon choix, connaissant en quoi je suis touché, je vois comment dire stop. Comment refuser l’inacceptable en conservant une âme de paix et de bienveillance.
Accueillir cette haine, la comprendre, ne veux pas dire l’accepter. Alors au moment où j’écris ces lignes je me sens apaisé, car je sais que j’ai un bouclier d’amour qui me permet de ne pas être haineux envers ces assassins. Lorsqu’ils seront arrêtés, je pourrais écouter leurs propos, et les refuser avec bienveillance en conservant un objectif de paix.
En ce moment précis, et après avoir écris ces lignes, je comprends l’importance de mon choix de vie, de mon choix de vision du monde, et de mon envie de transmettre ces choix et cette vision.
Je suis en paix,
Remplit d’amour,
Je me sens Charlie,
Je peux enfin rendre un hommage puissant, qui me semble digne et la hauteur de ces hommes qui transmettaient une autre idée de la vie.
Merci à vous que je ne connaissais pas.
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